Les biochars issus des sous-produits agricoles, l’avenir de la viticulture ?
A l’heure où la transition écologique est un sujet d’actualité central, des solutions émergent pour aller vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement. Les chercheurs de l’IS2M, de l’ICPEES et de RITTMO Agroenvironnement, tous membres de l’Institut Carnot MICA, trouvent des réponses et réussissent le développement d’un biochar performant à partir de sous-produits issus de la viticulture.
Le but : entrer dans un mode d’économie circulaire pour cette agriculture plus responsable.
Le projet Carbovit
L’étude du potentiel de valorisation des sous-produits de la viticulture par la production de biochars pour la fertilisation des sols est un projet prometteur de l’Institut Carnot MICA. Mais de quel type d’innovation parle-t-on dans ce projet ? Nos chercheurs et ingénieurs proposent de récupérer le marc de raisin (les rafles, les pépins et la pulpe) qui est épuisé de l’alcool à l’issue de la distillation. Pour le transformer ensuite en biochar par pyrolyse. Ce biochar aux propriétés fertilisantes est utilisé ensuite comme engrais ou amendement du sol. Il permettra de renforcer l’intégration de l’agriculture viticole dans un mode d’économie circulaire.
Deux membres de MICA collaborent dans ce projet. Les laboratoires de l’IS2M et de l’ICPEES sont spécialisés dans l’étude de biochar issus de sous-produits viticoles. Ils se sont chargés de trouver les meilleures conditions de traitement du marc de raisin. Le but est de produire une matrice solide utilisable pour la fertilisation des sols viticoles. Après optimisation des conditions de traitement par pyrolyse, les biochars les plus performants ont été testés par les chercheurs du CRITT RITTMO (spécialistes du développement de matières fertilisantes). Les résultats obtenus lors de l’étude du retour au sol de ces biochars sont très prometteurs.
Les avantages du biochar
Le biochar détient par exemple une bonne capacité à retenir l’eau. Il stabilise et alcalinise les sols acidifiés par la perte de matière organique (érosion) et l’utilisation répétée de pesticides. De plus, le marc de raisin contient des éléments fertilisants majeurs concentrés lors de l’étape de pyrolyse. Ils restent biodisponibles pour les plantes, permettant pour certains biochars étudiés, d’égaler les performances d’une fertilisation minérale. Pour toutes ces raisons, le biochar devient un atout de choix dans le processus de fertilisation des cultures.
Aujourd’hui, les résultats issus des travaux du projet Carbovit offrent aux distilleries une alternative au traitement des marcs de raisins. Ils leur permettrait d’introduire les sous-produits viticoles dans une filière de valorisation agronomique locale en circuit fermé.
Les experts du Carnot MICA ont démontré le potentiel prometteur de la valorisation du marc de raisin transformé en biochar. Mais aussi il y a d’autres possibilités d’étude. Par exemple la valorisation des huiles et des gaz issus de la pyrolyse (substitution d’énergie et/ou de matériaux issus de ressources fossiles). Ce projet a engendré la publication de plus de 10 communiqués de presse internationaux aisi que le dépôt de deux projets d’envergure (ANR et européen). Il a généré des contacts industriels avancés en France, en Espagne, en Afrique du Sud et au Canada.