L’hydrogène obtenu via le procédé d’électrolyse de l’eau est un candidat de choix dans le mix électrique visant à « décarboner » l’Europe tout en répondant aux besoins énergétiques de la société. Mais la question de la gestion de la production / demande d’électricité suppose de disposer d’un moyen de stockage stable et de grande ampleur pour cet hydrogène décarboné. Le projet MASTORHY, financé pendant un an par le Carnot MICA, s’est attaqué à cette problématique en développant un procédé catalytique réversible qui pourrait permettre le stockage/déstockage de l’hydrogène dans des conditions plus douces que la plupart des technologies existantes.
A l’origine du projet, ce sont les résultats obtenus dans le cadre d’une thèse avec le CEA qui ont poussé les chercheurs de l’ICPEES et de l’IRCELYON, deux laboratoires membres du Carnot MICA, à poursuivre les recherches. L’objectif de la thèse était d’étudier un couple de LOHC biosourcé (Liquid Organic Hydrogen Carrier) dans un procédé de catalyse hétérogène. Ce couple est intéressant car moins gourmand en termes d’énergie pour un meilleur contrôle du procédé qu’un équivalent pétro-sourcé. Les chercheurs ont réussi le développement d’un schéma réactionnel et du modèle cinétique correspondant à l’issue de la thèse. Relevant le caractère prometteur du couple de LOHC, les chercheurs ont ambitionné dans ce projet d’étudier et d’optimiser le processus de catalyse pour arriver à un système d’hydrogénation et de déshydrogénation efficient.
Des avancées majeures dans le stockage liquide de l’hydrogène :
En une année de développement, les équipes de recherche ont réussi à démontrer la possibilité du stockage / déstockage de l’hydrogène dans un couple de LOHC en phase liquide par catalyse réversible avec la mise au point d’un matériau bi-métalique à base de cuivre et de cobalt, et ce dans un réacteur liquide/gaz semi-fermé et jusqu’à 50 bar de pression. Cette compétence est aujourd’hui disponible pour de nouveaux projets de recherche. Les résultats obtenus dans le cadre du projet sont prometteurs et pourront nourrir les avancées technologiques dans le domaine du stockage de l’hydrogène pour le développement des énergies décarbonées.
